Nicolas Sarkozy veut bouleverser le jeu des alliances en Europe

A trois mois de la présidence française de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy a franchi un cap stratégique en appelant à une alliance privilégiée avec la Grande-Bretagne, en renfort de l'axe franco-allemand, indispensable mais pas suffisant.
"Bien sûr, pour nous Français, l'amitié franco-allemande est à la base de la réconciliation européenne. Je suis convaincu que dans l'Europe d'aujourd'hui, le moteur franco-allemand reste indispensable. Mais il n'est pas suffisant", a lancé le président français lors d'un discours devant le Parlement, au premier jour de sa visite d'Etat au Royaume-Uni.

"Pour rassembler les 27, nous avons besoin d'abord de cette nouvelle entente franco-britannique", a-t-il estimé.

"Au nom du peuple français, je suis venu proposer au peuple britannique qu'ensemble nous écrivions une nouvelle page de notre histoire commune, celle d'une nouvelle fraternité franco-britannique", a souligné Nicolas Sarkozy, martelant le message-clé de son voyage : 104 ans après l'Entente cordiale, "l'Entente amicale".

"Discutons ensemble, décidons ensemble, agissons ensemble. Tout le justifie : notre statut commun de membre permanent du Conseil de sécurité, nos responsabilités de puissance nucléaire, l'influence que nous exerçons chacun dans une partie du monde, notre appartenance commune à l'UE, notre attachement viscéral à la démocratie et à la liberté", a-t-il plaidé.

Dans un long préambule historique sur les orageuses relations franco-britanniques, Nicolas Sarkozy a rendu un hommage appuyé à l'allié européen.

"La France n'oubliera jamais les sangs anglais, écossais, gallois, irlandais mêlés au sang français dans la boue des tranchées", a-t-il dit.

Et d'en tirer un enseignement pour l'avenir, face aux méfaits de la mondialisation : "si le Royaume-Uni et la France luttent ensemble pour la paix, alors le monde sera plus pacifique".

CARLA SARKOZY, CENTRE DE TOUS LES REGARDS

Soucieux de s'assurer le soutien de Londres pour ses six mois de présidence européenne et de s'affranchir d'une relation difficile avec la chancelière allemande Angela Merkel, Nicolas Sarkozy a mis en exergue son atlantisme et l'influence du "modèle" britannique en France.

Il a ainsi annoncé sa décision de proposer au sommet de l'Otan de Bucarest, la semaine prochaine, un renforcement de la présence militaire française en Afghanistan, où Paris a déjà déployé quelque 1.90O hommes.

"Ce que nous ferons ensemble n'aura tout son sens et toute son efficacité que si nous l'accomplissons d'abord au sein de l'Europe", a affirmé le président français, qui avait exhorté mercredi matin le Premier ministre britannique Gordon Brown, un eurosceptique, à mettre "les deux pieds" en Europe.

"Je sais, ce sujet de l'Europe est sensible au Royaume-Uni", a relevé Nicolas Sarkozy, sortant de son discours.

Le processus de ratification du traité de Lisbonne - Gordon Brown a opté pour la voie parlementaire - suscite de vifs débats dans le pays, où tout ce qui touche à l'Europe provoque des réactions épidermiques.

"Nous ne vous demandons pas de venir en Europe en renonçant à ce que vous êtes", a tempéré le président français.

Le discours présidentiel a été plusieurs fois applaudi par Gordon Brown et l'ensemble de l'assistance, dans la galerie royale du palais de Westminster où des fresques évoquent les batailles de Trafalgar et de Waterloo.

Mais l'attention se concentrait aussi sur Carla Sarkozy, assise aux côtés du président durant son discours. La "First lady" française était le centre des regards médiatiques.

Comparée à Jackie Kennedy pour son élégance par les médias britanniques, elle a réussi son examen de passage protocolaire aux dires de la presse du royaume, qui n'a pas hésité mercredi à publier un nu de l'ancien mannequin en pages intérieures.

"Carla charms the prince...", titrait The Evening Standard avec à l'appui une photo du prince Charles accueillant l'épouse du président français à Heathrow.

Le couple présidentiel a été reçu en grande pompe à Windsor par la reine Elizabeth II et le prince Philip. Un dîner d'Etat était prévu au château mercredi soir.

c'est gros connard celui la..

claire

hé oui